Le droits
des malades en fin de vie
La grande salle de Eurythmie Montauban tait pleine pour couter
Le Docteur Jean Lonetti mardi soir 16 avril 2013.
CĠest un sujet qui touche chacun de nous de trs prs et dans un
contexte de grande actualit.
On ne voit pas sa mortÉ.Ou bien, si on
la voit, on ne peut plus en parlerÉ
Ce quĠon voit, cĠest la mort de lĠautreÉ
Notre humanit vient de ce que nous
avons conscience que nous sommes mortels, du respect que nous devons la vie
et des soins que nous donnons nos morts.
En zone urbaine on a 8 chances sur 10 de mourir lĠhpital.
La mort est organise, mdicalise.
Question : QuĠest-ce que la peur de mourir ? Est-ce la
peur de souffrir ? est-ce la peur de se voir dgrader ?
CĠest donc la peur de mal mourir.
Le mdecin aussi peur : peur de ne pas en faire assez, de
na pas donner toutes ses chances au sujet, et peur que cela lui soit reproch.
DĠo le risque dĠen faire tropÉ
On voit ici se profiler le dilemme entre le trop et le pas assez :
cĠest la question du juste soin.
LĠacharnement thrapeutique oui si cela peut sauver quelquĠun.
Mais lĠobstination draisonnable non.
CĠest un problme dĠthique : un dilemme entre deux
principes de bien : sĠacharner sauver une vie, oui, mais si cette vie nĠest
plus que souffrance et dgradation et que cessent les grandes fonctions,
communication, alimentationÉcela devient obstination draisonnable.
Il faut respecter la vie et accepter la mort.
La dcision est toujours difficile de cesser des soins dits Ç curatifs È,
et cela justifie la ncessit du dialogue et de la collgialit.
La Loi du 22 avril 2005 rpond la plupart de ces questions.
Elle est insuffisamment connue et applique. Mais cela volue peu peu dans le
bon sens !
La proposition de loi NĦ 754 visant renforcer les droits des
patients en fin de vie, va tre discute prochainement au Parlement. Elle complte
utilement la loi prcdente sur deux points importants :
1 - Le droit pour une personne en phase terminale de demander un
traitement sdatif mme si celui-ci peut abrger sa vie.
2 – Le deuxime point concerne surtout les directives
anticipes qui doivent sĠimposer au mdecin la condition quĠelles soient rdiges
et valides avec prcision par le malade et le mdecin.
Dans un deuxime temps, a t abord le problme de lĠeuthanasie.
Le suicide nĠest pas rprhensible. LĠaide au suicide si. Mais
peut-on condamner quelquĠun a faire un acte qui nĠest
pas rprhensible ?
Une comparaison avec les pays o lĠeuthanasie est devenue lgale
a t faite avec une analyse des rsultats (Belgique, Suisse, OregonÉ). Certaines lgislations apportent des solutions intressantes.
DĠautres, (Belgique), pourraient laisser passer des abus. Le danger vient des drives
telles que lĠadministration de lĠeuthanasie des personnes
qui ne lĠont pas demand ou des patients psychiatriqueÉ
En France il semble que 30% des personnes meurent dans des
conditions non satisfaisantes qui pourraient tre amliores par une meilleure
application de la loi Lonetti et une meilleure prise
en charge palliative.
Or, les demandes dĠeuthanasie diminuent si les soins palliatifs
sont bien raliss.
Et le nombre dĠeuthanasie est de 1.8% des gens qui meurent dans
les pays qui la pratiquent.
Dans ces conditions, amliorer la fin de vie des 30% des gens
qui meurent dans des conditions non satisfaisante permettrait de rgler sans
euthanasie la trs grande majorit des situations.
Parmi les questions qui ont suivi lĠexpos, un concernait la rcente
proposition de lĠOrdre National des mdecins sur la sdation terminale. Dans lĠensemble
les positions de lĠOrdre paraissent compatibles avec les ides prcdentes mis part la rserve de la clause de conscience.
Il semble que lĠOrdre confonde les obligations que nous devons
au patient en phase terminale et son droit recevoir le cas chant un
traitement sdatif, mme si il y a un risque dĠabrger sa vie, et lĠadministration
dĠune sdation dans un but terminalÉ